Le premier grand écrivain que j’aie lu de son vivant. Toutes ces années marquées par sa lecture. Il revenait souvent, tôt ou tard, dans la conversation. Il a inventé une nouvelle forme de roman et j’aime pour diverses raisons ses différentes périodes. Je l’ai encore conseillé aux élèves récemment comme quelqu’un qu’il faut absolument lire à un moment donné. Tous les ans je fais référence à lui, tôt ou tard, comme une infaillible possibilité de s’enthousiasmer pour la littérature et donc l’existence. Risibles amours et Le livre du rire et de l’oubli, deux recueils de nouvelles impitoyables et dominées par la recherche du sens et de la beauté me reviennent incessamment par bribes que je réinvente et confond avec d’autres textes, L’Ignorance par exemple même si on peut avoir l’impression que c’est peut-être d’un autre tonneau – quand même, l’art évolue et il est là. L’insoutenable, bien sûr, le chef-d’œuvre peut-être de ce grand œuvre moderne qui m’aura aussi fait lire différemment des classiques comme Diderot, avec la préface de la réécriture de Jacques le Fataliste et son maître, en plein dans la dimension kafkaïenne des “petites nations”. Les concepts de Kundera, qui m’ont formé, suivi, et sa poésie, je pensais à Jaromil hier encore. Avec Sollers, 2023 aura été un peu lourde.

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