Sur le champ
poème extrait de La suite en x
Oh oui possède-moi
Écharpe-moi déchire
Jette mes tripes dans la cour
de tout mon long je veux sentir que je t’inspire
Déchire-moi comme un tissu
caresse-moi de tes injures les plus absentes
et aplatis selon les règles
mes derniers restes de décence
et lorsque tu y penseras
réserve-moi tes pires supplices
envoie-moi aussi ton pire assassin
que je le tue
d’un regard bien placé
au défaut de l’armure
je suis jaloux de ceux que tu as fait souffrir
tu souffriras par moi si on en reste là
déchire
renverse-moi comme un calice
étends-moi nu sur tes oursins
je te veux fière et sans issue comme un tapis de clous
jusqu’à la pointe de tes seins
sois ma sorcière
à bout de bras écarte-moi en cerf-volant
va sur le toit battre le vent hurler mon nom
lâche sur moi tous tes serpents
les bien méchants aux langues rouges
ceux-là qui hurlent dans la foudre
étouffe-moi dans l’essaim de tes spasmes
dans le guêpier de ton désir
j’ai assez respiré j’expire
Je suis à toi possède-moi
achève
j’en ai déjà beaucoup trop dit il est temps que ça cesse
Maudis-moi comme une folle qu’on va brûler
Possède-moi traverse-moi aspire
et vide-moi comme un poisson
fais des ballons
de mes poumons
Enfin lorsque tu seras lasse
retends ma peau comme un drapeau
ou un tambour
et va-t-en crier dans les champs
S., le 15 octobre 2017