La régnante

Elle est partout dans les angles

comme une toile araignée

Et les plafonds ont des mystères

qu’elle semble avoir tricotés
Je m’empêtre et je m’y suspends

mais le salpêtre plus souvent

Dissoud mon âme en sa poussière cuivre usé
Je fais les coins du bout des doigts

des boules d’elle collent

Est-ce son suin est-ce son aiselle auréole

et je retrouve sous mes ongles

un peu du fiel qui fit son ombre
Elle distille en maxilaires

L’acide vert qui me divise au plus profond de ma cellule

et lorsque je lui tends ma gorge

Un bouquet fantôme d’épines

et d’une prudence assassine

Éclate et meurt dans ma poitrine
J’y reviens même si j’épuise à chaque fois

un peu plus le parfum l’ivresse

Mais à la place une encre noire

dépose en moi ses filigranes

Ses zébrures de murène en forme de lianes
Debout fenêtre et buée la vitre

Parfois j’étire un peu carcasse

Le temps que les oiseaux du parc

Tirent un fil au hasard et brin à brin

Me renvoient nu et sans berceau

Remonter les courants du fleuve

celui-là rouge qui permet

de bien refermer les volets
Car toute histoire est une absence

S. le Quint, le 9 Novembre, Copenhague

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