VOUDRAIS-JE QUE TU COMPRENNES (XI)

XI

VOUDRAIS-JE QUE TU COMPRENNES

La règle est d’or infranchissable même si la vie il m’en coûte et aussi bien la tienne en sus je ne céderai jamais quoiqu’il en naisse à quoi ils disent disent tous et je réponds benoîtement à ne pas respirer pour rien à ne pas prendre un vierge bain pour ne pas me laver du tout un bain de dague traversé car ça salit un peu quand même la serviette qui n’éponge pas vraiment je songe et songe et puis je songe que surtout en cas d’obligation formelle on viendra me chercher matin il n’y a pas de bout sinon la répétition assourdie d’une psyché de galaxie allez du champ recule-toi vade retro le mécréant je charge ici on brame à corps perdu que la beauté est solitaire

Jadis on fourbissait des lances et on dressait les oiseaux on faisait comme on peut pour trucider autrui avec un rien de classe on s’occidait surtout à peu de frais sans le souci de la justice pour la belle je meurs comme d’autres sur lesquelles je me serais bien fait un doux lit de safran avec de la ferveur aux articulations je t’aurais prié comme un Saint c’est-à-dire pas du tout qu’importe pour lui il sait qu’il est sauvé fût-il damné qu’honni il eût fait à coup sûr ses quatre volontés un saint ne rate pas sa cible il est prêt c’est l’archer le penseur du grand déséquilibre il frappe et touche et tout se remet à saigner les rigoles en sont désolées l’écharpe du tournoi ne porte d’autre nom que moi et je l’admire plus que tout il est toute résolution j’eusse c’est sûr préféré une femme qui fût un peu toi mais que m’importe il est le tout dans son bocage en réclusion épiloguée mais enfin bref

Il est la panse et la pensée il digère incapable de ne pas y penser et il faudrait qu’il fût une huitre ou un sommet de raison une flamme ou un parapet une ride sur l’horizon qu’importe il eût fallut qu’il fût conçu de haute lutte ou bien partitionné en ut sonore et gratuit comme un arrêt mais on est peu à s’exciter sur la divine adresse et la pensée gratuite nous coûte un peu cher je t’aime et ne me sens plus rien sans toi que ça t’effraie je le conçois que ferais-je à ta place ça ne m’est pas du tout arrivé même un peu quand je n’étais pas si mauvais en classe où on lève la main comme si on voulait quand même un peu se déclarer et honni soit qui mal y passe il est en train de redoubler

Je m’en retourne à ma guéguerre où les cieux font la mitraille un peu de mort de carnaval et que personne décemment ne peut trouver moindre refuge je repose insolemment sur tout un tas fou de cothurnes que j’ai piquées nuit de suicide à préférer faire la blague à Phèdre quand elle était en phase mode crâne bleui d’une insomnie sempiternelle et colifichet séduisants mais Hippolyte insolemment nous sommes frères c’est pourquoi comptait les journées sur ses doigts je m’entiche d’une Andromaque et toutes celles qui m’éloignent en ce pays lointain de toi sont des aubaines de papier mais pour l’instant j’y crois j’y crois puisque ne peux plus te croiser j’essuie mes larmes et fais semblant de ne pas savoir quoi pleurer

Copenhague, 11 et 12 Septembre 2019