Traces
Traces j’abuse Hercule acculé qui s’étonne
Il y avait le vol de la chouette
De grands yeux dans la nuit
Qui sont peut-être aveugles
Il y avait le fracas de draps des ailes
On était à l’aube ébaubis on ne savait rien
On reluquait à boire les premières images
L’œil neuf ne savait rien il imprimait sans se soucier
C’est absurde de parler au passé
La vie n’est qu’un mot les paradoxes sont multiples
Visage qui ne se connaît pas mais qui hésite
Les poètes ont su les odeurs de la crypte
Il y avait foule on serait tous un peu cousins
Mais la ride avait déjà promis que la beauté est vieille
La guitare a des secrets que les doigts seuls connaissent
J’aimais la chair et elle aussi m’aimait
C’était une page que j’écrivais à la vitesse de mon sang
Une page où le temps devait se comprimer
Et puis la sueur l’odeur le grain on s’accrochait dur
Je ne crois plus à rien qui ne s’imprime sur la peau
Après ce sera image et mélodies fausses
Ose ose mon chapelet la rue est pleine de soudains mystères
Tu parviens encore à t’étonner d’un pli de rue que tu connais par cœur
Comme si tu ne connaissais jamais rien et cela te sauve
Il y aura les voix le souvenir des pleurs les rires seuls
Au creux du désespoir tu es si ambivalent que tu échappes
La trace la trace n’ose pas que les corps s’enlacent
Demain c’est le grand jour de l’examen
Cette fois il ne fallait pas et cela vaut toutes les autres fois
La gorge déploie à s’en déchirer les cordes
Qui atteignent les folies de l’univers diapason
Depuis qu’on a mis la science au cœur de l’espoir
Depuis qu’on a pris la pente d’un vertige où la raison s’ignore
Peuple parle palpite ô toi la raison que j’habite
Il faut toujours indépassable être la fin
Je me nourris d’aisance et j’attends sans le temps
J’attends que la mer courbe et le ciel un peu trouble
Me reverse l’obole et me tisse un destin
Tu parles que je sais tu parles je sais bien
J’ai la corde violon je pourrais ne plus jamais me taire
Violon chouette de la fin qui s’envole dans l’horizon las
Adieu au matin adieu dans les fenêtres
L’œil est trouble nous allons mourir
Mais la trace est là la trace est là et j’expire
Rien ne sert rien ne sert à rien mais le mot est toujours vainqueur
Et pour un peu on se rencontrait
A ça qu’il faut s’arrimer trace trace tout le monde veut aimer