à Antonin Artaud
Je suis la pile atomique
la matière noire en fusion d’elle
Si je distille j’irradie à profusion
on sent comme un courant chaud autour de moi qui électrise les consciences en rendant certaines
complètement tarées
Et qui se croient à m’attaquer quelque droit au nom de la raison et de la nature (en réalité de leur propre déconfiture)
à m’attaquer et à me mordre
jusqu’à ma disparition en arrêtant d’émettre
Et si j’inverse l’impression
Je crée un vide d’incréé comme un reflux de marée noire jusqu’au centre abominable où je dissouds dans la douleur de l’enfer tous les esprits néfastes
les environnants persécuteurs qui ont forcé la porte pour essayer de me voir se croyant légitimes à me connaître
Je suis une pile à double pouvoir d’électrisation/néantisation et ces deux mouvements
Ces deux process
Ne sont ni l’avers ni l’envers d’aucune médaille de César d’une même catastrophe de révélation castrée perpendiculairement à sa chute
Ce sont plutôt les deux faces du masque de Janus
A condition de les contempler simultanément comme l’a dit Picasso
L’existence est l’ennemie de la mort j’existe comme un pavé noir de la mort organisatrice à rectifier des cerveaux morts qui peuplent la terre
de cette immense nécropole à ciel ouvert sans horizon ni firmament qu’est devenue la terre
S le Quint, 10 Novembre 2017, Harbo, Copenhague