le chant
voilà le chant c’est ta gorge qui le déploie
sans toi n’est pas de chant et dans ce chant c’est toi
il te pousse à partir sans attendre l’écho
c’est le chant du dedans le chant des autres fois
où tu courais avec dans les fumées les flammes
ceux qui couraient aussi et chantaient avec toi
c’est le chant de ton corps celui de ton esprit
quand l’un l’autre au dehors se jettent dans les cris
les corps incandescents que torturent les voix
poussés par des accords à briser le silence
chantent avec fureur des souvenirs d’enfance
où tu entends encore un défilé de joie
c’est un chant de montagne et c’est un chant de bois
c’est les chant des rivières éveillées par l’onde
elles attendent l’heure et s’effraient du sommeil
de la terre et du plomb qui tendent l’étendard
c’est un miroir brisé où ta face est perdue
c’est le chant des mers d’ambre ou bien des cauchemars
le 25 décembre 18, Copenhague.