La route est traversée par d’incalculables trous bancaires
Le déficit creuse le voyageur au plein du ventre, de la poitrine
Et ses pieds sont de sang
Il explore surtout la faillite et les pays nouveaux s’arrêtent à la barrière
La balance lui donne son comptant, qui l’alourdit un peu plus, dans le dénuement
Dans la frayeur du dénuement
Il se dit crucifiez-moi, qu’au moins l’on danse
Sur mes ossements
Il donne une sandale au douanier, sa montre à l’hôtellier, son hommage au président
Sa semelle ordinaire est percée par le vent
Avaler du vinaigre vous rince au dedans
Il tend son chapeau à un chien mieux nourri que lui et tout à fait moins absent
Il n’en fera pas tout un plat mais pourtant
Le chien n’a pas besoin
De se brosser les dents
Lui continue mais c’est un peu sur place
L’argent l’argent l’argent douloureuse grimace
Qui gerce
Qui sèche
Qui croûte aux commissures
Celle qu’à midi ou minuit il ne cassera pas
Ses mains sont des chardons
Aux mycoses jolies
Au psoriasis chafouin
Toutes décorations qui le distinguent
Batterie de couleurs de senteurs et de démangeaisons
Qui le désigne aux quatre firmaments
Ceux qui, pour en finir, l’excluent enfin du temps
Pontarlier/Besac 6 juillet 19