Le Chevalier endormi

Le Chevalier endormi

Il n’était pas une fois, ni une princesse, ni un château, il n’était rien de tout cela.

On n’arriva pas alors dans cette matinée tardive, lourde de feux, de la forêt inextricable et de ses lierres et de ses ombres, au pied d’une porte imposante, qui surmontait un pont-levis de longues douves menacé, on n’arriva jamais jusque-là et on n’arriva pas non plus au plein d’un tournoi, en ses temps forts de joie et de sang tandis que des festivités battaient leur plein de cuivre ; point de cors sonnant ni d’oriflammes neufs, point de promesse jetée avec le foulard du champion, lentement, dans l’air silencieusement tourmenté par l’attente ; aucune femme, si belle soit-elle, si oublieuse du temps, de sa vieillesse future, ne vit arriver cet homme qui ne sortait pas du bois mais d’une nuit sans sommeil ; aucun corbeau ne répéta l’hallali et on ne vit pas le moindre frisson ciller l’étang de roseaux embaumé.

France, 6 Août 2019

3 commentaires

Votre commentaire

Choisissez une méthode de connexion pour poster votre commentaire:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s