Le caillou

Le caillou


Le grain de poussière qui empêche à la perle de s’abandonner à sa pureté
Le grain qui arrête le lisse au bord de sa disparition dans la fadeur d’une pente trop polie galet trop roulé par les flots
L’écharde qui brise et fait perler le sang d’un doigt trop confiant et oublieux de l’impression première qui s’amenuise
La voix qui s’amuit du violon de la passion si l’archet parvient à l’absence totale
Le dessin qui s’efface sous l’insistance du regard affamé
La paume de la main bientôt gommée dans l’autre main
Au carrefour il faudra nous séparer
Tout remonte depuis sa disparition anticipée
L’intime destruction couve au cœur des choses
Le parfum qui se perd en sa propre sublimation si une odeur commune ne vient l’interrompre dans sa folie d’exhalaison
L’œil s’épuise et demande sa correction l’œil toujours enfilé sur la corde de l’arc
La fêlure qui vibre dans le bois près d’un nœud qui veut éclater
La fissure qui tient le mur bombant comme un fruit trop mur et travaillant à s’effondrer
L’hiatus qui enraye la mécanique de la redondance
Le hoquet qui fait entrer l’air au comble d’une instantanée respiration
L’éternuement qui fait néant d’un coup de tous les poumons
Je marche sur bien des chemins mais toujours ce caillou en mon sein brise mon souffle et me permet de ne pas compter les pas que je dois faire

25 décembre 2020

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