Entre deux portes muettes
Les amours calcinées boursouflées clafoutis goudron ne pas toucher c’est chaud
Il faut lâcher la casserole à temps
Il ne faut pas toucher le fond
Les amours passées pas nées
Se regardent en pleurant
A travers des vitres coulissantes
Quelques remous à la surface
Deux poissons qui se tordent dans le monde de l’air
Oubliés sur le quai
Et à deux doigts d’éclore les amours envolées
Mi bémol qui s’ignorent
Laissent par le fenêtre un souvenir d’oiseau par Nicolas de Stael
Il saigne un violoncelle
Les amours confondues
Honteuses de leur masque qui pend à leur coude
Se font face en silence
Comme des bibelots sur le bord d’une plage en poussière
Comme des livres blancs fracassés sur la tranche
Et écrits à l’envers
Comme des étrangers sur le bord de la terre
Au seuil d’une saison
Qui n’aura plus sa chance
Entre deux portes muettes
Paresseuses amours qui se sont préférées
Miroirs aux allouettes
A leur propre naissance
A la porte du jour
28 décembre 20.