rideaux
en revenant des courses
merci rideau palabrez-moi
la pluie tombe à grands rets sur les toits
merci stop palabrez-moi
ou le plus impromptu qui soit
elle frappe au carreau elle insiste elle a froid
et quand elle entrera je serai fier et mûr
pour l’enrouler dans mes rideaux
merci arrête étonne-moi
je la prendrai si sèche qu’elle en aura des suées
je la prendrai si sec qu’il faudra me brûler
merci rideau enchante-moi
et puis va-t-en ne reste pas
merci de laisser sur la table deux ou trois gouttes un peu de buée
gras sur les verres ou sur les lèvres
il faut que perlent nos vapeurs
je t’en prie défrayes-moi par les sentiers inusités
je te laisse la cascade à couler sur les reins
merci stop achève-moi en bas de la côte au fond du seau
quand le soleil se fait grivois
à coup de rose et de marbrure dans les chantiers des entournures
que le ciel prend quand il fait froid
oui merci stop laisse-moi là
je n’ai plus guère envie de ça
enveloppons les derniers chats qu’on l’on ira noyer tantôt
qu’ils rident l’eau
et l’empoisonnent
allez vas-y prends tes plus doux airs de Gorgone
pétrifie-moi
ou je t’assomme
le 1er octobre 2017
© Sébastien Pellé