ULTIME APAX

ULTIME APAX

à Jacques Rapacki

le corps obscène un cachalot
brillant crémeux porte avec lui de l’eau visqueuse
abominable propulsion qu’il faudrait taire
la jaune odeur flotte dans la saillie béante

 

je suis l’algue flottante à la dérive à la surface du monde nivelé à la perte de la vue et de l’horizon profond
aplati par le pilon cosmique de la déesse ignare
je m’éveille par à-coups
je tourne sous un soleil froid une torpille chiffonnée
un remugle
un foulard de chair en putréfaction

 

une écœurante orchidée d’écume écrue singe la beauté mourante

 

pour m’éteindre à nouveau
pour percer la vase de bêtise avaler avaler
le noir profond de la bêtise immonde
la pure absence de l’idée l’encre de sèche

 

qui avale à la ronde à la grand joie des hommes

S., le 20 décembre, Paris.

image de couverture : J. Pollock, The Deep, 1953.

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