Au milieu des ours

Au milieu des ours

Nous ne vivons plus au milieu des ours. Nos chemins sont cotonneux, notre vie rarement en danger. De quoi pouvons-nous souffrir encore ? Comment n’être pas ridicule à souffrir quand même ?

Je le répète inlassablement, le vide guette, il est patient. Il prend des tournures que nous choisissons d’ignorer. Et nous sommes souvent taxés d’hypocrisie, quand le cœur nous saigne.

Je n’ai ce soir qu’un soir à donner. Un soir de pleine voltige. Un appel d’air que je dois amadouer.

Je ne sais pas faire et ne saurai jamais. Je n’ai pas la carte, le mode opératoire est inconnu, le protocole a été perdu, la terre est longue comme une langue.

J’y pense car je ne t’aurai jamais embrassée. C’est toujours bon à savoir. Futile absence de fin. J’y pense car c’est un peu comme demeuré ignoré, dans une plainte sans suite.

Et je pense qu’il y a des cailloux bleus. Tous ne sont pas muets. Mais tous écorchent.

L’image facile séduit. Elle séduit encore.

Je ne sais toujours pas comme on fait quand les doigts. Ne se sont jamais touchés.

Pleine lune, ivre-moi. Descends lentement sur ces pensées privées de but.

Nous ne sommes plus au milieu des ours, et pourtant j’arpente les bois.

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