Dis-moi ma fleur
Ou Melancholia 1000Que penses-tu de ce charnier
et de ses feux fous d’artificeLes forêts décimées le mazout les écoles
et le Dieu avec elles
L’horizon vierge et fol
Tout ce qui s’est perdu
en la vaine mémoire
Tous les bals de pendus
Les grillons les espoirs
Tout ce qui s’est enfui de peur de s’étioler
La peur de l’inconnu et celle de rester
La veine qui palpite
le poison vivifiant
La raison triomphante
et la technique abjecte
Ce sont les nouveaux morts et ils sont bien vivants
Ils tambourinent fort et tuent le firmamentJe radote veux-tu me passer de l’onguent
A force je reflue mais tu mettras des gants
Que ma peau ne raie pas tes ongles si charmants
car elle est plus dure encore que le sel de ces rêves
Que l’homme a oublié
sur les crêtes ardues où le soleil se blesse
en se tenant au sec
De la terre si ferme
Qu’elle nous entrelace
Une sorte de rienCopenhague, 3 juin 2018.
textes et créations de / texts and artworks by Sébastien Pellé